Un repas napolitain

Antipasti (apéritifs) – Afragola

Le Point-Coeur se situe dans un quartier populaire du centre historique d’Afragola, dans la banlieue de Naples (…).

Pour vous donner une idée de l’ambiance du quartier, fermez les yeux et entendez le bruit des voitures et des scooters qui circulent. Clac clac clac clac, les fers à cheval résonnent sur le bitume et et la calèche s’arrête au milieu de la ruelle. Se crée alors un embouteillage qui déclenche un concert de klaxons. Alors que le voisin vient d’augmenter le volume de sa radio et que l’envie de danser vous surprend, une voix forte résonne dans le mégaphone pour faire la promotion de sa marchandise. Le son perd de sa force au fur et à mesure que la camionnette-magasin s’éloigne et l’atmosphère reprend sa note de base avec les cris des enfants qui jouent dans la cour. A la tombée de la nuit, seule la lumière diminue car les bruits persistent. Mais vous vous habituez rapidement à l’obscurité et à ce bruit de fond…vous y trouverez même un certain calme. C’est alors que vous surprend l’explosion d’un feu d’artifice: un anniversaire, un baptême, un mariage, la fête d’un saint ou tout autre bonne nouvelle suffisent à colorer le ciel de toutes les couleurs. Autant vous dire que la vie de quartier est animée! Le jour se lève… Drinnnnnnng! Ouvrez les yeux et, depuis le balcon, voyez Antonietta qui crie depuis la cour : “Abassa il paniere” (Descend le panier!). Ni une ni deux on récupère les fleurs ou le plat qu’elle nous a cuisiné en faisant descendre un seau accroché à une corde. Ce petit ascenseur manuel que l’on trouve sur tous les balcons lui évite de monter et nous de descendre. Pratique! Maintenant que vous avez les yeux ouverts, voyez le linge qui pend à tous les balcons. La chaleur du soleil et l’air marin sèchent les draps en une heure. S’il pleut, des bâches recouvrent le linge et le tour est joué !

Primo piatto (souvent un plat de pâtes) - Premières rencontres

En arrivant au Point-Coeur, Giuseppe, Rosa et Ariana (les enfants de nos voisins qui viennent régulièrement nous chercher pour jouer avec eux) ont crié mon prénom et m’ont prise dans leur bras comme si nous ne nous étions pas vus depuis longtemps ! C’est avec cette même simplicité que j’ai été accueillie par mes nouveaux colocs - mes frères et sœurs de communauté. Une sieste après le repas et me voilà comme à la maison! En fin d’après-midi, nous sommes sortis pour rendre visite à deux familles et, jour après jour, j’ai rencontré de nombreuses personnes dans le quartier, à la paroisse, aux caisses des épiceries, au bar… Par ici, les masques et la distanciation sociale n’empêchent pas la diffusion de la joie et de l’enthousiasme ! Certains Afragolais connaissent Point-Coeur depuis plus de vingt ans et nous accueillent simplement comme les nouveaux ! A la fin de la messe, Elvira est venue vers moi et m’a demandé si nous pouvions la raccompagner chez elle. Je ne connaissais absolument pas cette dame mais elle m’a introduite dans le cœur de la mission: être là et saisir les opportunités de rencontre.