Lucie, Italie

Un exemple de compassion

Lucie se met à l’école d’Eduardo, cet ami qui souffre tant de la solitude, et pourtant est le premier à se mettre à l’écoute des autres et à offrir son amitié.

Je vous ai déjà parlé d’Eduardo dans une lettre précédente. C’est un grand ami passionné de jardinage. Sa femme est décédée il y a quatre ans. Nous l’appelons souvent pour avoir des nouvelles comme nous ne pouvons plus le visiter actuellement. Comme il est autorisé de se déplacer pour faire les courses, Eduardo nous propose souvent de passer chez lui pour prendre quelques salades ou tomates du jardin. Après tant de semaines sans voir personne, nous étions si heureux de nous revoir !

Ce jour là, il m’a confié : “Le plus difficile, c’est la solitude. Je suis seul du matin au soir. Avant, quelques personnes passaient pour prendre quelques légumes mais maintenant avec ce virus, personne. Alors la journée est longue”. Il m’a dit également : “Avant ma vie était remplie de l’écoute de ma femme. Elle parlait beaucoup et moi j’écoutais. On se disait quelques mots chaque soir avant de s’endormir et le matin en se réveillant”.

Cette confidence si simple et vraie m’a touchée profondément. Malgré son âge, Eduardo a encore un si grand désir de rencontrer l’autre et d’entrer en amitié. Eduardo est un maître de compassion pour moi. Son désir d’écouter m’aide à m’émerveiller à nouveau de la chance que nous avons d’accueillir les confidences de nos amis chaque jour car petit à petit, ces cœurs qui s’ouvrent me remplissent le cœur profondément.