Pierre-Vincent

Prisonniers mais libres

Pierre Vincent se laisse toucher par la joie et la liberté des prisonniers d’un camp de Dakar qui mettent tout leur coeur à célébrer le mystère de Noël.

Le 29 décembre, nous avons partagé, avec les prisonniers du camp pénal de Dakar, un moment tout simple. Nous avons commencé à jouer avec eux une crèche vivante en français, wollof et anglais, afin que toutes les nationalités puissent comprendre. Puis, vint la messe, un temps de louange et de danse. Et, enfin, un repas. C’était un moment merveilleux. Tout était si simple, je me suis dit que c’était probablement l’une des plus belles fêtes de ma vie. Danser avec les prisonniers, voir leurs sourires et leur joie à jouer sur scène, de belles discussions, un bon repas servi pour trois-cent personnes… Leur joie, leur ferveur, leur bonheur me troublent parfois, j’ai l’impression qu’ils ne sont pas en prison et je peux me dire parfois qu’ils ont l’air plus heureux et plus libres que les gens dehors (moi, y compris).

Dimanche 13 janvier, quelques quinze-mille enfants ont participé au pèlerinage à Notre-Dame-de-Popenguine. Incroyable de voir tous ces enfants réunis pour une seule personne. Pour certains, c’est la seule sortie de l’année en dehors de leurs quartiers. Tous ces sourires et toute cette vie, je ne pourrai l’oublier.