Une partie de pêche

Je ne suis pas là pour faire de grandes choses matérielles, ni pour éradiquer la tristesse ou la pauvreté, mais pour apprendre à aimer et à regarder toutes ces personnes que je rencontre sur mon chemin. Pour découvrir que, derrière chaque visage, chaque sourire, chaque larme, se cache une personne et une histoire.

J’aimerais vous raconter la journée d’hier qui m’a particulièrement touchée. Nous étions le lendemain de la première communion de Darius, à laquelle nous avons eu la chance d’assister et nous avons la surprise d’avoir leur visite à la maison. Une belle surprise, puisqu’ils habitent en périphérie de Deva donc, nous ne pouvons pas les voir autant de fois que nous le voudrions.

Ce jour-là, Adriana avait rendez-vous chez le dentiste alors, en attendant, ils se sont dit qu’ils pouvaient venir nous voir ! Puis, quand elle est revenue, ils nous ont embarquées, Pia et moi, dans leur voiture, pour passer la journée chez eux. Tout se passait très bien et, après le déjeuner, au milieu de notre grand concours de dessin, tout s’est arrêté. Darius est parti pour revenir en criant qu’ils avaient une grande surprise pour nous : « Mergem la lacul ! » (Nous allons au lac !). Darius et Cintia avaient des étoiles dans les yeux et nous ont suppliées d’avaler le plus vite possible notre café, pour pouvoir partir aussitôt. Pendant ce temps, Darius préparait toutes ses affaires de pêche et nous nous sommes mis en route !

Nous avons marché sur un chemin de terre entouré de vaches puis, traversé un tunnel sous la route en criant n’importe quoi, parce que ça résonnait et nous sommes arrivés. Il y avait une rivière qui passait, au fond d’un pré de vaches. La berge était pleine d’ordures et ce n’était pas vraiment un lieu de rêve, mais nous étions bien arrivés. Le « lac » était devant nous. Alors, à peine arrivé, Darius a sorti sa canne, ses petits asticots et les a jetés directement à l’eau. Nous étions là, tout autour de lui, à attendre que les poissons mordent à l’hameçon et nous discutions. Malheureusement, comme les poissons n’étaient pas trop de la partie, nous nous sommes mises à jouer, avec Cintia et Pia, à tout et n’importe quoi, en regardant Darius se rebeller contre sa canne à pêche !

C’était un bel après-midi tout simple et qui, pourtant, pour eux était exceptionnel. Cela me rappelle à quel point, chaque jour, il est important de vivre et de se réjouir des petites choses.