Marion, Roumanie

Cette petite fille

Marion raconte comment Narcissa, cette curieuse petite fille, vient se fait entendre à l’heure où l’on attend le moins…

Comme chaque matin, j’avais encore l’espérance d’avoir un peu de temps pour moi, finir cette couronne de l’Avent pour la chapelle, accrocher des photos dans le salon, continuer mes cours de roumain ou encore enfin finir cette lettre que j’ai déjà commencé depuis trois semaines. Mais tiens, quelqu’un passe la porte de l’entrée en criant : « Fetelor, putem să ne jucam împreună, te rog frumos » (Les filles, on peut jouer ensemble, s’il te plaîîîîît ?). Évidemment c’est ma petite Narcissa, ma petite alarme pour me rappeler que je ne suis pas ici pour moi mais bien pour elle et pour nos amis. Pour passer quelques minutes ou quelques heures ensemble autour d’un coloriage, d’une partie de touche touche ou encore avec une Barbie dans les mains.

Narcissa est une petite fille tzigane de sept ans qui habite dans notre rue et qui nous rend visite presque tous les jours pour venir chercher l’attention dont elle manque tant chez elle. Son histoire, bien trop douloureuse pour une petite fille, nous encourage chaque jour à nous armer d’un peu plus de patience et l’entourer de tout l’amour qu’on puisse lui donner. Bon, comme ça c’est joli mais c’est loin d’être facile tous les jours surtout quand elle décide de nous en faire voir de toutes les couleurs, de repeindre la table de la cuisine avec notre pâte à crêpes !