Le temps des commencements
Emilie fait ses premiers pas dans le quartier de Barrios Altos et reconnaît qu’elle doit tout réapprendre, comme un enfant.
Notre maison est située au fond d’une impasse derrière le marché central, dans le quartier de Barrios Altos, très proche du centre historique. C’est un quartier très animé dans tous les sens du terme, rempli de musique (surtout le week-end), de vie et de couleurs. Devant les maisons, chacun a son petit étal, sa petite boutique en quelque sorte. Le quartier et toute la ville ressemblent beaucoup à un arc-en-ciel car, ici, les façades des maisons, appelées quintas, sont peintes dans des couleurs très vives, ce qui apporte beaucoup de gaieté et tranche avec la grisaille du ciel. La pauvreté est très présente, on est très loin de notre quotidien aseptisé mais bien plus proche de celui que vivent nos amis.
Cette réalité, il faut l’embrasser avec confiance, sans se poser dix milles questions. Je me sens particulièrement invitée à ouvrir mon cœur à ce qui m’est donné de vivre pour grandir et avancer tout au long de la mission. La simplicité de notre quotidien est très belle et nous permet de nous approcher de l’essentiel et chaque visite à nos amis me rappelle cette nécessité d’oublier un peu le superficiel pour entrer plus en profondeur dans l’amitié qui nous est proposée.
Je me sens encore comme un enfant qui apprend à parler (la langue espagnole), à marcher (dans les rues du quartier pour aller à l’église, au marché ou chez nos amis) ou à manger (la cuisine péruvienne et/ou celle de mes sœurs de communauté… ça, c’est plutôt facile !) et je grandis petit à petit, doucement mais sûrement.