Confection de masques

Ce mois-ci, nous avons aussi visité Yamileth. C’est une femme pleine d’énergie qui a beaucoup d’humour et d’autodérision. Nous nous sommes annoncées dix minutes avant d’arriver mais pas de problème, elle nous a ouvert ses portes comme on les ouvre à sa famille. Elle avait du travail mais très simplement elle nous propose un siège et elle-même continue sa couture tout en discutant avec nous. Elle nous a montré tous les modèles de masques qu’elle était en train de vendre. Elle et son mari font un travail d’équipe. Celui-ci trouve les idées, prépare les patrons et regarde les tutoriels pour comprendre comment faire, ensuite il explique tout à sa femme et celle-ci s’attelle au travail manuel et à la réalisation. Avec toute sa simplicité elle nous propose de faire un masque pour chacune d’entre nous de leur dernier modèle. Analia s’attaque à la découpe du tissu et de mon côté, je regarde chaque geste de Yamileth pour comprendre comment elle construit sa pièce. Le premier masque réalisé, je prends sa place devant la machine et lui demande si elle a confiance en moi (je n’ai pas pu résister à la tentation, sa machine me faisait de l’œil depuis que nous étions entrées). Ah oui, aucun problème, elle me laisse les commandes. Je me lance alors et celle-ci me donne quelques conseils. Au moment où je termine le masque, elle me dit : « Coupe tous les petits fils pour avoir un travail bien fini ». Au dernier coup de ciseaux, elle agrippe le masque et le brandit au-dessus de sa tête en criant : « Il est parfait ! C’est moi qui lui ai appris, je suis si fière ! » Et elle court dans la pièce voisine pour le montrer à son mari : « C’est son premier masque, regarde comme il est beau, c’est moi qui lui ai appris ».

Dans la cuisine, Agnès, Analia et moi trouvions la scène très drôle. Ensuite, elle m’avoue que si elle coud, c’est par nécessité car elle n’aime pas ça. Ce qu’elle aime, c’est cuisiner ! Elle nous propose alors de nous installer à table pour un café. Elle nous propose de nous préparer aussi une petite collation. Nous avons essayé de refuser mais impossible. « Ah non, vous n’allez pas boire un café sans manger, quel péché ! » Gentiment elle nous a servi notre café et notre collation et s’est remise à sa machine. Son mari nous a rejointes pour profiter du café et nous a époustouflées par ses connaissances sur l’histoire du Costa Rica. Il nous a fait toute une étude sociologique et historique fort intéressante. Plus il parlait, plus on devinait sa passion et son inépuisable savoir. Au moment de partir, on avait l’impression de quitter la caverne du savant du village et déjà on attendait le prochain épisode. Et Yamileth nous réinvitait aussi à l’assister dans son travail.