Lucie, Italie

Veiller le corps de Michele

A l’occasion de la mort d’un ami cher du quartier, Lucie fait une belle expérience de compassion et consolation auprès de Nonna Emilia.

Dans ma dernière lettre de Noël, je vous parlais longuement de la famille de Michele et Maria. Je vous racontais les étapes de la souffrance de cette famille qui accompagne leur papa dans la maladie. Je vous parlais de notre impuissance durant les heures passées au chevet de Michele qui souffre et crie sa douleur vers Dieu.

Après plus de six mois transféré d’hôpital en hôpital et une opération très lourde en mars, nous avons appris, avec étonnement durant la quarantaine que Michele était rentré à Procida. Discrètement et entouré par sa famille, Michele s’est éteint le 25 avril dernier. C’était la première fois de ma mission que j’apprenais le deuil d’un ami qui m’est si cher. Dans ces moments douloureux de la perte d’un ami proche, j’ai l’impression d’avoir vécu un condensé de ce que propose Points-Cœur comme œuvre de compassion et de consolation. Le jour du décès, nous sommes allés visiter la famille et en voyant le corps de Michele (dans la tradition en Italie, le corps reste à la maison quelques jours avant d’aller au cimetière), je n’ai pas pu retenir mes larmes. Et c’était sa maman, Nonna Emilia, quatre-vingt-cinq ans, qui me consolait avec tendresse en me disant : « Piangi piangi figliola mia » (pleurs, pleurs, ma fille). J’étais si émue de voir son visage apaisé et souriant. Je suis entrée dans cette maison avec le désir de les consoler et nous avons finalement pleuré tous ensemble. C’est ça aussi la compassion.

L’unique véritable consolation que je pouvais leur apporter était de prier ensemble pour Michele. Que la volonté de Dieu soit faite.