Mathilde, Costa Rica

Une nouvelle rencontre

Dans sa lettre, Mathilde présente Nancy, une amie rencontrée récemment. Elle nous parle de sa simplicité et sa soif d’amitié.

Il y a peu, j’ai aussi rencontré Nancy, une jeune salvadorienne de dix-­‐neuf ans qui a dû venir vivre au Costa Rica il y a quatre ans à cause d’une situation difficile de son beau-père. Elle vit aujourd’hui avec son fiancé, Ernesto qui est un ami de longue date du Point-­‐Cœur. Celui‐ci nous fait régulièrement des dons alimentaires. Nous avons rencontré Nancy, un jour qu’ Ernesto nous proposait de passer récupérer un sac de carottes chez lui.

Nous y sommes allées, Illiana et moi-même, avec nos masques et l’idée de ne pas dépasser la porte d’entrée. Mais quand Nancy qui nous voyait pour la première fois, nous a aperçues à la porte, elle nous a attrapées de toute sa bienveillance. Elle nous a offert un jus particulier d’une fleur de cactus et nous a invitées à nous asseoir dans l’unique canapé de leur petite maison. Nous avons pas mal discuté de ce qu’elle avait vécu depuis sa migration.

Elle a dû voyager deux jours en bus avec sa mère, et la première tentative a échoué. Heureusement, la deuxième fois ils ont pu rester vivre ici. Mais sa mère n’a pas accepté que Nancy tombe amoureuse d’Ernesto, costaricain qui a cette époque aidait l’association des migrants. Et Nancy nous a d’ailleurs dit : « Je n’ai plus de contact avec mes parents. Ma famille, c’est lui », elle pointait du doigt Ernesto (celui-ci avait les yeux pleins de fierté).

Nous avons revu Nancy quelques semaines plus tard alors que nous venions récupérer un don de pommes de terre. Les pommes de terre étant mal en point nous devions faire le tri sur place avant de remplir nos sacs. La première à se mettre joyeusement au travail était Nancy alors qu’elle ne repartirait pas avec une seule de ces pommes de terre. Mais elle était ravie de passer un moment avec ses nouvelles amies. Il est vrai qu’elle ne voit pas grand monde en dehors d’Ernesto et sa belle-mère. On s’est donc toutes les trois installées à terre autour de la caisse de pommes de terre et avons commencé à faire le tri minutieusement. Nancy nous posait mille et une questions. Elle était très intéressée et rassurée d’écouter notre expérience de vie dans un pays étranger.