Quel touriste vivrait cela ?
Eloïse termine sa mission au Pérou dans quelques semaines, mais elle a déjà beaucoup reçu à travers les amis qu’elle a servis :
Le soir du dernier dimanche de carnaval, en repensant à notre journée, j’ai réalisé à quel point l’expérience que je vivais était unique. Nous avons déambulé dans les rues toute l’après-midi, trempées de la tête au pied après avoir été lancées dans chaque piscine qu’on croisait, lancé des seaux d’eau à nos voisins, été badigeonnées de peintures par les enfants.
Quel touriste vivrait cela ? Quel touriste pourrait être autant intégré dans la vie d’un quartier, entrer dans les maisons, certaines aux allures de cabane, goûter les plats préparés avec amour par les mamas du quartier ? Être ami avec ceux qui sont nés et mourront dans la même maison sans jamais découvrir les autres régions du Pérou ? Quel touriste serait attrapé par des inconnus pour être lancé dans une piscine à l’eau si trouble qu’elle vire au noir ?
La mission ne me fait pas seulement découvrir une culture mais elle me la fait vivre. Vivre comme nos amis, c’est les rejoindre dans leur réalité. Et progressivement, en étant plongée au cœur de leur culture, je me transforme petit à petit en Barrio Altinienne, même si mon (très léger) accent français et la couleur de ma peau ne cesseront de me trahir.