Marion, Pérou

Chaque instant du quotidien

Depuis la construction de l’abri d’Abel jusqu’aux jeux dehors avec les enfants, Marion apprend à cueillir la présence de Dieu dans chaque instant du quotidien.

Un jour, notre amie Cosinga est venue chercher main-forte pour reconstruire le toit de la chambre de son fils Abel. C’est ainsi que nous avons passé deux après-midi à amarrer, comme nous pouvions, des morceaux de bois, des tôles et des planches de seconde main. Le résultat était loin d’être parfait, mais, au moins, notre travail commun a pu permettre à notre ami d’avoir un lieu un peu plus digne pour dormir. Cependant, Abel était bien plus heureux de notre présence, et du temps que cela nous a permis de passer ensemble. A la tombée de la nuit, Cosinga nous a invités à partager un lunché (collation du soir) à base de pain, œuf sur le plat et gaseosa. Et nous sommes restés à discuter joyeusement dans l’humble maison de nos amis, comme nous ne l’avions pas fait depuis bien longtemps…

Il y a ainsi beaucoup de petits instants partagés avec l’un ou l’autre de nos amis que j’aimerais pouvoir vous raconter. Lors de ces instants, cette famille qui nous accueille, cette amie que j’écoute, ces enfants avec qui je joue dans la rue, sont pour moi la seule chose qui existe. Ils deviennent mon monde. Leur joie devient ma joie, leurs rires entraînent mon rire. Ces instants ont une saveur d’éternité, emplis de la Présence de Dieu qui se dévoile sur leurs visages. Et tout semble possible. Comme un cerf-volant qui s’apprête à s’envoler, sous les yeux admiratifs d’un enfant. Un instant pour apercevoir una cometa, une comète, cette petite lumière dans l’infini, qui passe si vite, et qu’il nous faut saisir avant qu’elle ne disparaisse. A peine est-elle passée, qu’elle laisse une trace d’éternité. Elle nous fait espérer tous les possibles, et nous laisse une joie profonde qui ne peut s’effacer. Saurons-nous la voir ? Saurons-nous chercher cette petite lueur d’infini qui nous révèle la présence de Dieu ?

Je souhaiterais que vous puissiez venir avec moi, rien qu’un jour, afin de récolter ensemble les sourires, les regards de nos amis, leurs silences, leurs mots chargés de peine ou d’espérance.