Anaïs, Grèce

Alina et Claude

Anaïs nous partage les dernières heures de la vie de Claude, grand ami du Point-Cœur, qui a vu sa vie s’éteindre à la suite d’un grave accident.

Notre ami Claude, dont je vous parlais dans ma dernière lettre, a eu un grave accident fin décembre. Il est tombé dans les escaliers de son immeuble. Sa fille nous a prévenues, nous donnant les coordonnées de l’hôpital où il se trouvait. Celle-ci n’a malheureusement pu se rendre à ses côtés. Et nous étions bien embêtées car pour lui rendre visite, des autorisations étaient délivrées seulement aux membres de la famille. Qui peut entrer à l’hôpital sans attestation ? Un prêtre bien sûr ! Alina n’a pas hésité un instant à accompagner notre bon curé, le Père Alekos. Elle, aussi frêle que lui est impulsif, partis à l’aventure pour braver les services de sécurité et se rendre au chevet de notre ami. Ce jour-là, Claude aura reçu les derniers sacrements.

Puis, grâce à Alina, une autorisation de visite nous a été délivrée et une à une, nous nous sommes relayées chaque jour. En arrivant sur le pas de la porte, j’ai eu du mal à le reconnaître tant la violence du choc l’avait défiguré. Une machine lui permettait de respirer, aucun autre signe ne laissait percevoir en lui la vie. Main dans la main, je lui ai dit adieu. Des larmes ont coulé, mais bientôt Claude fut délivré et nous l’avons imaginé vivre de grandes retrouvailles avec son épouse, elle qui l’attendait depuis déjà plusieurs années. Les obsèques étaient bien tristes, quatre membres de sa famille et nous. Tous sont très vite partis, et nous sommes restées prier auprès de sa tombe. Un homme d’une si grande valeur peut-il partir d’une manière si discrète ? Cette question m’a taraudée bien des jours, puis je me suis dit que, ce qui faisait la qualité d’un grand saint, c’était bien son humilité et sa pauvreté. Claude l’aura vécu jusqu’au bout.